Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de sanctuaryofajran

Le blog de sanctuaryofajran

Ceci est un blog ou je publierais des fan fiction CCS, mes nouvelles et romans. Si vous avez des suggestion pour mettre à améliorer tout cela, me faire part de votre avis. N'hésitez pas à me faire part de votre avis en me laissant un commentaire.


Prologue

Publié par sanctuaryofajran sur 7 Mars 2011, 11:03am

Catégories : #Les graine de la

 

 

Lisez ou écoutez l'audio fic en téléchargant le fichier audio en cliquant ici Ecouter la version audiofic [Lien externe]

 

 

Prologue

 

 

      Dans le grand hall qui constituait la première et la plus fastueuse des salles du palais d’Ambre, la princesse Azalyn s’évertuait au mieux à masquer son ennui. Les visites protocolaires avaient cet inconvénient détestable qu’elle ne vous laissait pas une minute de tranquillité. Bien qu’ayant apprécié les attentions d'on elle faisait l’objet depuis son arrivée en tant qu’invitée royale, la constante retenue que lui imposait sa condition commençait à lui peser. Ce n’était pas un exercice facile que de conserver à tout moment cette illusion de grâce et de féminité qui seyait à une princesse de sang.

 

      Tout cela n’était pas dans son tempérament loin s’en fallait. Les dieux, lui avaient joué un bien vilain tour en la faisant naître fille, car ses inclinations naturelles étaient davantage celles d’un prince que celle d’une princesse. À la broderie, préférant la chasse. N’ayant que fort peu de goût pour l’art de gérer le personnel de maisons, elle avait consacré beaucoup de temps à s’initier dans des domaines plus masculins. Pendant longtemps, son père s’était amusé de ce comportement un peu garçon manqué, estimant sans doute que cela lui passerait. Mais alors qu’elle avançait en âge et que son attitude demeurait inchangée, celle de son père avait lentement changé. Ce n’était que tout récemment qu’elle avait réalisé à quel point elle avait été mystifiée. Si son père avait exigé qu’elle passe du jour au lendemain de l’état de prince manqué à celui de douce et gracieuse princesse, sans doute se serait-elle rebellée. Même si cela n’aurait probablement servi à rien, il ne serait jamais parvenu à la changer si complètement s’il avait agi de la sorte. Mais son père la connaissait mieux que ça et savait comment la manipuler. Prétextant tantôt le bon plaisir de sa mère tantôt certaines obligations dues à son rang, il lui avait imposé de petits changements qui lui semblaient anodins. Et puisque c’était de petite chose, elle n’avait pas vu de raison de ne pas lui donner satisfaction.

    

      Sauf que les petits riens finissent par faire de grosse montagne avec le temps. Et voilà le résultat après deux ans se dit-elle en s’arrêtant devant un miroir non sans une certaine bouffée d’orgueil, car l’image que lui renvoyait le miroir était plus que flatteuse. Elle était assez grande, avait un port altier, des cheveux châtains mi-long dont les mèches cascadaient jusqu’à la naissance  de sa poitrine qui avait récemment pris toutes les rondeurs de l’âge adulte. Azalyn se savait belle. Les hommes commençaient à la regarder différemment. Et tandis qu’elle gagnait en beauté, le nombre de ses soupirants n’avait fait que croître. De temps à autre, elle s’était amusée aux jeux du badinage et de la séduction, bien que ce fût plus par curiosité plus que par réel intérêt. Non que son cœur d’adolescente fût indifférent aux charmes et aux attentions de là gente masculine, loin s’en fallait, mais contrairement à la plupart des filles de son âge ce genre de frivolité n’était pas au centre de son univers.

 

      Bien qu’on lui ait appris à enfouir son caractère de prince manqué pour la raison d’État, celui-ci se rappelait à son bon souvenir à chaque fois qu’elle ne veillait pas à le brider. Cela donnait alors un curieux mélange. Par exemple lorsque l’un de ses prétendants envisageait de l’embrasser et que l’idée ne lui déplaisait pas, elle le mettait aux défis prétextant qu’elle ne pouvait se compromettre avec un homme qui aurait eu moins de force qu’elle. La jeune fille se retrouvait alors embringuée dans une activité fort peu féminine. La plupart du temps, il s’agissait du jeu de paume, mais il lui était également arrivé de disputer un duel d’escrime ou même une fois un combat de lutte. Aujourd’hui, elle était toujours dans l’attente de son premier baiser, mais elle ne regrettait rien. La mine décomposée de ses prétendants au moment où il comprenait qu’elle allait les battre valait bien de reporter à plus tard son premier baiser.

 

      Se détournant du miroir, elle poussa un profond soupir et reprit le chemin de ses appartements avec cette lenteur propre aux gens de la noblesse. Azalyn maudissait cette convenance sociale qui l’obligeait à se déplacer avec toute la célérité d’une tortue paraplégique. D’autant qu’elle n’avait jamais vraiment compris en quoi cela pouvait constituer en signe extérieur de richesse ou de distinction. Le temps des dirigeants avait donc si peu d’importance pour que ces derniers puissent  se permettre de le perdre manière si ridiculement futile.

 

      Ce qui l’énervait c’est que sa présence en cette cour étrangère ne se justifiait par rien de concret. Il n’y avait aucun accord commercial ou autre à signer, pas plus qu’elle ne servait un but politique. En vérité, il ne s’agissait de rien de plus  qu’une visite de courtoisie. Une très longue visite de courtoisie, puisqu’elle était censée rester un mois entier en Ambre. Elle suspectait son père de ne l’avoir envoyé ici dans l’unique but de la forcer à faire preuve de distinction durant une longue période. Cette éventualité  l’énervait à chaque fois qu’elle y pensait. À force de changement mineur, mais régulier, son père avait remplacé ses activités inadaptées à son sexe par ce qu’il appelait les devoirs d’une princesse de sang. Le changement avait été tolérable jusqu’ici. Et comme, la jeune princesse savait bien que ces ajustements étaient inévitables, elle n’avait pas fait trop d’obstruction. Mais il lui aurait souverainement déplu que sa conduite exemplaire se transforme en un prétexte pour restreindre davantage ses libertés. Elle n’avait déjà plus que deux ou trois heures par semaine à consacrer au jeu de paume ou à d’autre activité socialement inacceptable.

 

      Au fond, cela serait-il si scandaleux, si elle commettait une bêtise durant sa visite. Probablement pas. Surtout si le reste de son séjour se passait sans heurt. On mettrait cela sur le compte de sa jeunesse et l’on oublierait l’incident après l’avoir sermonné.  Avec de la chance, son père y réfléchirait à deux fois avant de lui imposer d’autres limites. L’idée faisait son chemin, et à bien y réfléchir ne lui déplaisait pas. D’autant qu’elle ne prévoyait rien d’extravagant. Quelques heures de liberté loin de tout ce protocole lui suffiraient. Après, elle pourrait redevenir la douce et gracieuse princesse que l’on attendait qu’elle soit.

 

      Mais voilà, c’était toujours plus facile à dire qu’à faire. Car que ce soit dût à son père qui avait peut-être laissé des instructions pour qu’on la surveille ou à la prévenance de son hôte, le fait était qu’ou qu’elle aille, elle n’était jamais seule. En ce moment même le fils de son hôte l’accompagnait. Au fond peut-être n’était-ce pas si mal, car elle ne parviendrait jamais à quitter le palais au nez des gardes sans un complice pour l’aider. Arrivée à ses appartements, elle avait échafaudé un plan qui avait des chances raisonnables de mystifier les gardes. Seulement pour cela, il fallait le concours du fils de son hôte. «Princesse, fit le jeune noble s’apprêtant à prendre congé.

 

      « Si vous avez un peu de temps pourquoi n’entreriez-vous pas pour causer un peu, mon ami ?

      Le jeune noble paru surpris par l’invitation ce qui n’avait rien de surprenant en soit puisque la jeune demoiselle n’avait pas desserré les mâchoires depuis plusieurs minutes.

 

      « Si tel est votre bon plaisir, princesse rien ne pourrait plus me contenter que de vous satisfaire.

     

      « Mille Grâces.

     

      Ils entrèrent. Azalyn se dirigea vers la fenêtre de sa chambre et feignit d’admirer la vue.

     

      « C’est un bien beau domaine, que celui de votre père murmura-t-elle d’une voix qu’elle espérait admirative.

     

      « Votre Majesté est trop bonne.

      Un sourire bienveillant étira les lèvres de la princesse.

     

      « Sans doute. Mais cela n’en reste pas moins la vérité. Il me plairait de faire un tour à cheval pour mieux le connaître.

     

      « Il ne tient qu’à vous, madame. Je peux demander une escorte de vous accompagner.

      Elle poussa un profond soupir.

     

      « Là est le problème, mon ami, j’aimerais visiter vos terres seules. Afin que rien ne fasse passer le plaisir de la balade au second plan.

     

      « Même au prix de votre sécurité ?

      Elle éclata d’un rire mélodieux.

     

      « Allons, vous n’êtes pas sérieux que voulez-vous qu’il m’arrive si près du palais. Pensez-vous vraiment qu’il y ait le moindre risque que je me fasse agresser par quelque malfrat ?

     

      Le jeune noble haussa les épaules.

     

      « Qu’importe ! Mon père ne l’autorisera jamais.

      Elle lui adressa le sourire le plus aguichant qui fut tout en restant dans les limites de la bien saillance. Davantage auraient pu être jugés déplacés et nuire à sa cause.

     

      « Sans que le duc ignore ne peut lui nuire.

      Le jeune noble parut  amusé par la tournure de cette conversation. Il demanda :

     

      « Les gardes ne vous laisseront pas sortir sans escorte. Pensez-vous tant de mal de nos militaires pour envisager qu’il soit si facile à duper.

     

      « Je ne pense pas pouvoir les duper, murmura-t-elle comme pour elle-même.  Azalyn le regarda tentant de capter son regard, puis oscilla légèrement la tête de côté avant d’ajouter sur le  ton du conspirateur :

     

      « En tout cas, pas sans votre aide.

     

      « Magnifique ! s’esclaffa le jeune homme hilare. Et pour la forme, que suis-je censée faire ?

     

      « M’amenez des vêtements de servante pour que je puisse sans être arrêté sortir du palais, faire savoir que je suis indisposé et qu’il ne faut pas me déranger.

      Cette fois, il  éclata de rire une bonne fois.

     

      « Vous êtes une princesse très ingénieuse, majesté. J’en viendrais presque à regretter de ne pas pouvoir satisfaire à votre caprice.

     

      « Alors, pourquoi ne pas le faire?

     

      « Mon père me tuerait.

     

      « Si tous se passent comme prévu, il ne le saura jamais.

      

      « Oui si TOUS se pas comme prévu. Un garde pourrait très bien vous reconnaître, même si vous prenez soin de cacher votre visage. On cherchera alors qui vous a fourni les habits de serviteur et il ne faudera pas longtemps pour que l’on me découvre. Excusez-moi de vous dire cela, mais vous avez beau jeu dans cette histoire, princesse. En tant qu’invitée royale tout ce que vous risquez en vous faisant prendre c’est une réprimande. Moi en tant que fils de votre hôte ma vie risque d’être bien misérable. Cela ne vaut pas le coup. D’autant que je n’ai strictement rien à y gagner.

     

      Azalyn grimaça. La partie était presque finie. Elle avait encore deux atouts à utiliser : la corruption et le défi. Mais elle doutait que l’un ou l’autre puisse lui valoir l’assistance du fils de son hôte. Au moins aurait-elle essayé.

 

      « Et que diriez-vous si je récompensais votre diligence d’un baiser.

      « C’est une offre tentante, répondit le jeune noble. Mais au risque de vous sembler incorrect : Je refuserais même si vous me proposiez de me déniaiser. Je peux obtenir  des dames un baiser pour bien moins que cela, même si leurs beautés ne seraient rivalisées avec la vôtre.

Autant pour la corruption, mais c’était prévisible. Voyons ce que donne

« le défi »

 

      La jeune princesse jeta un regard au fils de son hôte. Il avait tout juste un an de moins qu’elle et était dans les normes de taille de son âge.  Jugeant que le risque valait la peine d’être pris, elle lui demanda :

 

      «Je vois. Êtes-vous joueur, mon ami ?

 

      « À l’occasion, ni plus ni moins qu’un autre. Pourquoi me demandez-vous cela?

 

      « Je me disais que nous pourrions parier. Si je gagne, vous  m’aidez, si vous gagnez, je vous donnerais un baiser.

Le garçon s’esclaffa.

 

      « Vous êtes vraiment têtue.

Azalyn lui lança un regard de défi.

 

      « Auriez-vous peur de perdre contre une femme.

 

      « La faiblesse de votre sexe ne vous handicape que pour certains jeux reposant sur les aptitudes physiques. Et seul un mufle vous défierait dans ce genre de jeux.

 

      « Sauf que c’est moi qui vous défie.

 

      « Et à quels jeux aimeriez-vous que nous jouions.

Une lueur d’enthousiasme s’alluma dans les yeux de la jeune fille qu’elle réprima aussitôt. Il ne fallait pas que le garçon se doute à quel point, elle croyait en ces chances de victoires.  Le garçon soulevait un problème à quel genre de jeux susceptible pourrait –il jouer dans ses appartements. Il fallait qu’il s’agisse d’un jeu qui le mette en confiance,  quelque chose où il aurait l’impression que la victoire lui serait acquise.

 

      « Je ne connais pas le nom de ce jeu. Je l’ai simplement vu pratiquer par nos palefreniers à Armida. Les deux adversaires se mettent en face l’un de l’autre pose leurs coudes sur la table et se prennent la main.  Le but est d’abattre le plat de la main de l’adversaire sur la table.

Le jeune garçon écarquilla les yeux. Les jeunes mâles réagissaient souvent comme ça lorsqu’elles les défiaient dans un domaine qu’ils croyaient réserver à leur sexe.

 

      « Je n’ai jamais entendu parler de ce jeu, mais ça m’a l’air d’être une épreuve de force. Pensez-vous avoir la moindre chance ?

La jeune fille esquissa une moue moqueuse.

 

      « Qui sait. Je ne suis peut-être qu’une fille, mais j’ai presque un an de plus.  Je suis peut-être plus forte que vous…

 

      « Vous le croyez, vraiment ? fit le garçon atterré.

 

      « Bien sûr, que non, idiot. Je n’ai plus aucun espoir d’obtenir votre aide, je parie cela pour qu’il y ait une contrepartie au baiser.

Elle vit le visage du garçon s’éclairer. Là, il n’était pas loin de penser que ce défi et peut-être même toutes leurs conversations  n’était qu’un subterfuge pour l’embrassé.

Mon Dieu que les hommes pouvaient être si arrogants.

 

*

¨*             *

 

      Une heure plus tard, une jeune servante à l’air préoccupé quittait le palais. Le garde la regarda s’éloigner en se demandant si elle n’était pas dérangée. Quand elle était passée, devant lu, il avait cru l’entendre marmonner :

« Tir au poignet, peut-être

Elle cherchait un nom pour le jeu qu’elle venait d’inventer.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents