Chapitre VIII

Chapitre VIII

Lorsque Shaolan franchi le seuil de la porte, la mâchoire de Sakura tomba si bas qui eut pu craindre que celle-ci ne se décroche. Shaolan sourit, c’était exactement la réaction habituelle. Cependant,  le côté prévisible des réactions de l’adolescente s’arrêta là. Car le moment de  surprise passé, les yeux de l’adolescence se peignirent de colère et foncèrent vers lui d’un pas furieux. Elle se planta devant lui, le dominant de toute la hauteur de son mètre quatre-vingt d’un regard inquisiteur.

La jeune fille avait changé de tenue, bien que contrairement à lui on ne pouvait se méprendre sur la nature de son sexe.  Elle lui avait piqué une chemise blanche et un pantalon. Son côté pervers et amateur de jolie femme ne put s’empêcher de remarquer que « Tout cela était bien moulant». La chemise trop petite, en raison --de ses trois centimètres de plus et de sa poitrine- ne tombait pas plus bas qu’au niveau du nombril. Le vêtement comprimait sa poitrine et l’adolescente n’avait réussi à boutonner les trois derniers boutons. Enfin à supposer qu’elle ait essayé, car cela lui faisait un joli décolleté qui n’en dévoilait pas beaucoup certes, mais susceptible tout de même d’exciter l’imagination  d’un geek qui n’avait plus eu de rapport sexuel avec une femme depuis presque deux jours. La partie inférieure du corps de la jeune n’était pourtant pas moins aguichante. À l’instar de la chemise, le pantalon était trop serré à cause de la coupe masculine.

 Elle ne doit pas être à l’aise, mais ça doit lui faire une paire de fesses à tomber.

Shaolan se reprocha immédiatement cette pensée. S’il s’avérait ne pas être capable de réprimer ses pensées salaces, il ne lui résisterait pas bien longtemps. Il s’en voudrait s’il venait au final à la traiter, comme toutes les autres avant elle.  Shaolan n’était pas pire qu’un autre et il avait le mérite de ne laisser planer aucun doute sur sa manière de « géré » ses conquêtes. Non, qu’il ait pour habitude de se comporter en salop avec les femmes, loin de là.  Il séduisait, flirtait, couchait, puis larguait dans les règles de l’art avant de passer à une autre conquête. Il ne faisait rien de mal. Agissait toujours correctement avec elle, ne leur faisait miroiter aucun faux espoir, c’est juste qu’il avait une nouvelle copine tous les mois. Les femmes n’étaient que des biens de consommation jetables pour. Et pourquoi pas ? Il était jeune et profitait de sa jeunesse. C’est tout, il aurait bien le temps quand il en aurait fini avec ces études  pour trouver une fille avec qui il pourrait avoir une relation sérieuse. C’était ainsi que Shaolan voyait les choses, même si ces derniers temps, il commençait à s’interroger sur sa capacité à avoir une relation suivie. En réalité, il craignait d’être improbe sinon à l’amour du moins à un engagement à long terme. C’était sa plus grande crainte et il n’en avait jamais parlé à personne. Cependant, il  ne faisait aucun mal. Cependant, il était hors de question qu’il inflige cela à Sakura. Non, qu’il renonce à cette séduisante éventualité, il avait juste besoin de temps pour être sûr de ne pas tomber avec elle dans ces travers habituels.

Le geek se demanda non sans une admiration perverse, comment elle pouvait être encore plus attirante dans des vêtements masculins.   Sur lui, ces vêtements n’étaient rien de plus que des frusques quelconques, mais sur elle, ils l’embellissaient à un point-elle qu’il regretta vaguement dans un moment de lucidité de porter une mini-jupe en raison d’une certaine rigidité au niveau de l’entrejambe. C’était magique, mais pas vraiment surprenant. Il fallait bien reconnaitre que Sakura avait des atouts à mettre en valeur qu’il ne possédait pas.

Bon sang, tu ne vas pas te mettre à fantasmer sur elle, se fustigea-t-il, car son cœur battait d’excitation. Ce n’est qu’une gamine, espèce de pédophile.

La pensée était si ridicule qu’elle en était presque risible. Il était en plein déni. Sakura était une très belle fille, intelligente et sûr d'elle aux charmes indéniables. Shaolan savait tout cela. C’est juste qu’il avait du mal à s’y faire.               Il allait devoir faire attention sinon, elle le mettrait dans son lit et s’adonnerait au sport du lit avant même qu’il  ne s’en aperçoive.

 Pour l’heure, il ne comprenait pas pourquoi, elle avait l’air si mécontente. Le dominant du haut de son mètre quatre-vingt, elle lui fait presque peur.

« Qui es-tu mocheté ?

Mocheté ? songea le jeune homme interloqué. Il se demanda un instant si la jeune fille ne serait pas un peu jalouse du fait qu’ainsi vêtu, il pouvait rivaliser en beauté avec elle. Non, c’était ridicule. Et si tout cela faisait partie du RP. C’est la seule explication plausible qui lui vint à l’esprit. L’affaire étant entendue, il n’en fallut pas plus pour le convaincre. Sakura était dans son rôle. Et même si pour l’instant, il ne voyait pas où elle voulait en venir  le seul moyen d’être fixée était de rentrer dans la partie.

« Moi, je suis Sakura, fit Shaolan avec une voix aux inflexions féminines si vraisemblable que sans étant déconcertante qu’elle puisse sortir d’une bouche masculine. Je suis folle de lui depuis des années. Il résiste à mes avances, mais bientôt, je le mettrais dans…

Il n’eut pas le loisir de terminer sa phrase qu’une violente gifle frappa sa joue avec tant de force qu’elle le sonna et manqua de le faire tomber. Il ne tomba pas se rattrapant de justesse, mais il aurait sans doute mieux qu’il s’écroule. Car lorsque la fille le frappa à nouveau ce n’était plus le plat de sa main, mais bien le poing fermé de la fille qui percuta sa mâchoire. Par pur réflexe, il la frappa en retour. Cela avait beau avoir été une réaction involontaire, il s’en voulut presque aussitôt.

« Tu cognes comme une gonzesse, ricana Sakura d’une voix pleine de sarcasme.

Si c'était le cas, il avait parfaitement échangé leurs rôles, car elle de son côté frappait comme un mec.

Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, l’adolescente lui administra un enchaînement de trois coups dignes d’une boxeuse professionnelle. Un coup de poing en plein plexus solaire lui bloqua la respiration. Comme de bien entendu, il se plia en deux sous l’impact du coup. Il fut cependant immédiatement relevé par le second coup par un uppercut juste à la base du menton, le troisième coup fut un direct qui l’envoya s’écraser au sol un mètre plus loin.